Définition

Le canal carpien est une région anatomique située au niveau du poignet. Il est constitué par une gouttière osseuse et fermé en avant par un ligament. C’est à l’intérieur du canal carpien que cheminent les tendons fléchisseurs des doigts longs et du pouce ainsi que le nerf médian.

Le nerf médian est un nerf sensitif et moteur. Il assure la sensibilité de la face palmaire 3 premiers doigts et innerve certains muscles de la main , notamment ceux situés au niveau du pouce (loge thénar).

Le syndrome du canal carpien correspond à la compression du nerf médian dans le canal carpien. Il se manifeste par des fourmillements d’abord nocturnes pouvant ensuite devenir permanents. En cas de compression prolongée une dégénérescence des fibres sensitives peut survenir et entrainer une perte de sensibilité dans les 3 premiers doigts associée à une maladresse de la main (lâchage d’objets). Le stade le plus avancé de la maladie est celui de la fonte musculaire (amyotrophie) entrainant une perte de force voire de mobilité du pouce.

Le diagnostic de la compression est clinique (basé sur les symptômes), il est confirmé par un électromyogramme qui permet de confirmer et de quantifier la compression nerveuse.

Traitement

Pour les stades débutants, un traitement médical (non chirurgical) peut être entrepris. Il repose sur le port d’une attelle nocturne et/ou des infiltrations de corticoïdes au niveau du poignet.

Lorsque le traitement médical est dépassé ou lorsque la compression est d’emblée sévère, un traitement chirurgical peut être proposé.

Le traitement chirurgical du canal carpien est généralement entrepris dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire (sortie quelques heures après l’intervention), sous anesthésie locale ou loco-régionale (anesthésie de tout ou partie du bras). 

L’intervention consiste en une section du ligament transverse pour décomprimer le nerf. Cette libération peut être réalisée en pratiquant une courte incision au talon de la main (foyer ouvert) ou par une courte incision à la base du poignet à l’aide d’une caméra (endoscopie).

APRÈS L’INTERVENTION

La sortie d’hospitalisation a généralement lieu quelques heures après l’intervention.

Vous pouvez bouger les doigts, la main et le poignet dès la levée de l’anesthésie (sans gestes de force).

Le pansement doit être conservé propre et sec et sera refait régulièrement par une infirmière. Les fils de sutures seront enlevés par l’infirmière au bout de 15 jours. Il faudra alors masser la cicatrice avec une crème hydratante. 

Les suites opératoires ne nécessitent généralement pas de séances de kinésithérapie. Dans certains cas votre chirurgien pourra vous recommander la réalisation de certains exercices à réaliser vous-même ( voir les exercices d’auto-rééducation).

Une douleur au talon de la main, majorée lors des appuis et des gestes de serrage persistera après l’intervention. Elle s’accompagne d’une perte de force musculaire. Ces symptômes sont habituels et disparaissent dans un délai de 6 semaines à 3 mois.

La durée de l’arrêt de travail dépend de la profession, elle varie de quelques jours pour les métiers non manuels jusqu’à 1 mois pour les métiers manuels ou nécessitant un travail en force. 

Les complications

Elles sont rares, mais peuvent toujours survenir dans les suites d’un geste chirurgical.

  • L’infection: elle se manifeste par des douleurs anormales, une rougeur, un gonflement, parfois accompagnés d’un écoulement ou d’une désunion de la cicatrice. Les infections sont rares et la plupart du temps bien maitrisées par des soins locaux éventuellement associés à un traitement antibiotique.
  • L’algodystrophie: elle se manifeste par des douleurs anormales associées à une raideur diffuse des doigts et du poignet pouvant s’étendre jusqu’à l’épaule. Elle est rare, et son évolution est généralement favorable à l’aide de kinésithérapie. La récupération peut être lente (sur plusieurs mois) et peut parfois laisser des séquelles notamment à type de raideur.
  • Les lésion nerveuses ou tendineuses sont possibles du fait de leur proximité avec le ligament transverse. Elles sont cependant exceptionnelles.
  • La récidive est rare (<10% des cas) mais peut parfois nécessiter une nouvelle libération du nerf médian.


les résultats

Les fourmillements nocturnes disparaissent en général de manière assez rapide (quelques jours), dans les cas les plus sévères cela peut nécessiter un peu plus de temps (quelques semaines).

La perte de sensibilité pulpaire pré-opératoire peut également récupérer après l’intervention. Cette amélioration implique cependant la mise en place d’une régénération des fibres sensitives du nerf médian. Ce processus est lent (de l’ordre de 6 mois) et peut-être incomplet.

La force musculaire va également récupérer mais la récupération est lente, de l’ordre de plusieurs mois.