définition

Le nerf ulnaire nait des racines nerveuse cervicales et chemine depuis l’épaule via le bras et l’avant-bras pour se terminer dans la main. C’est un nerf sensitif et moteur. Il assure la sensibilité de la face palmaire des 2 derniers doigts et innerve certains muscles de la main et de l’avant-bras, notamment ceux de la pince pouce-index .

Le compression du nerf ulnaire au coude correspond à la compression du nerf dans une gouttière osseuse au niveau du coude. Cette gouttière est refermée par un ensemble de structures fibreuses musculaires.

La compression du nerf ulnaire se manifeste par des fourmillements d’abord nocturnes pouvant ensuite devenir permanents. En cas de compression prolongée une dégénérescence des fibres sensitives peut survenir et entrainer une perte de sensibilité dans les 2 premiers doigts . En cas d’évolution sur une période suffisamment longue, les muscles innervés par le nerf ulnaire vont être affectés. Cela se traduit par une perte de force, notamment pour la pince pouce-index mais aussi par une fonte de certains muscles de la main (muscles interosseux).

Le diagnostic de la compression est clinique (basé sur les symptômes), il est confirmé par un électromyogramme qui permet de confirmer et de quantifier la compression nerveuse.

Dans la majorité des cas la cause de la compression n’est pas retrouvée.

Territoire sensitif du nerf ulnaire (en jaune)

traitement

Les traitements médicaux ont une efficacité limitée. Ils ne s’appliquent que pour des formes débutantes, sans atteinte musculaire et avec un électromyogramme normal. Ils se résument à l’infiltration de produit inflammatoire en regard de la gouttière épitrochléo-olécranienne et au port nocturne d’une attelle de coude limitant la flexion.

Le traitement chirurgical est habituellement réalisé en chirurgie ambulatoire (hospitalisation de quelques heures), sous anesthésie loco-régionale (anesthésie de tout ou partie du bras). 

L’intervention consiste à libérer le nerf (neurolyse) en sectionnant les éléments fibreux et musculaires responsables de sa compression. On peut parfois y associer un geste consistant à modifier le trajet du nerf (transposition). Ces gestes sont réalisés en pratiquant une incision d’environ 10 cm à la face interne du coude en regard du nerf.

après l’intervention

La sortie d’hospitalisation a généralement lieu quelques heures après l’intervention.

Vous pouvez bouger le coude dès la levée de l’anesthésie (sans gestes de force).

Le pansement doit être conservé propre et sec et sera refait régulièrement par une infirmière. Les fils de sutures seront enlevés par l’infirmière au bout de 15 jours. Il faudra alors masser la cicatrice avec une crème hydratante. 

Les suites opératoires ne nécessitent généralement pas de séances de kinésithérapie.

La reprise des gestes de force et notamment le port de charge sont possibles après 3 semaines.

La durée de l’arrêt de travail dépend de la profession, elle varie de quelques jours pour les métiers non manuels jusqu’à 1 mois pour les métiers manuels ou nécessitant un travail en force. 


les complications

Elles sont rares, mais peuvent toujours survenir dans les suites d’un geste chirurgical.

L’infection: elle se manifeste par des douleurs anormales, une rougeur, un gonflement, parfois accompagnés d’un écoulement ou d’une désunion de la cicatrice. Les infections sont rares et, la plupart du temps, bien maitrisées par des soins locaux éventuellement associés à un traitement antibiotique.

L’algodystrophie: elle se manifeste par des douleurs anormales associées à une raideur diffuse des doigts et du poignet pouvant s’étendre jusqu’à l’épaule. Elle est rare, et son évolution est généralement favorable à l’aide de kinésithérapie. La récupération peut être lente (sur plusieurs mois) et peut parfois laisser des séquelles notamment à type de raideur.

Les lésions nerveuses sont possibles du fait de leur proximité avec les structures fibreuses devant être sectionnées. Elles sont cependant exceptionnelles.

La récidive est rare mais peut parfois nécessiter une nouvelle intervention.

les résultats

Les fourmillements nocturnes disparaissent en général de manière assez rapide (quelques jours), dans les cas les plus sévères cela peut nécessiter un peu plus de temps (quelques semaines).

La perte de sensibilité pulpaire pré-opératoire peut également récupérer après l’intervention. Cette amélioration implique cependant la mise en place d’une régénération des fibres sensitives du nerf ulnaire. Ce processus est lent (de l’ordre de 6 mois) et peut-être incomplet.

La force musculaire peut également récupérer mais cette récupération est lente, de l’ordre de plusieurs mois.